L'Allemagne va-t-elle enfin sortir la tête de l'eau ?
Un plan d'investissement de 500 milliards €
Au programme cette semaine :
📚 Le récap des marchés financiers et crypto
📊 Analyse de Allianz, le plus grand assureur allemand
🎁 L’économie allemande est-elle en reprise ?
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📚 Le récap' des marchés
U.S.A
La Fed a maintenu ses taux directeurs inchangés entre 4,25% et 4,5% lors de sa réunion de juin, marquant la quatrième réunion consécutive sans changement. Jerome Powell a souligné que l'économie reste sur des bases solides malgré les incertitudes élevées. Les projections économiques montrent deux baisses de taux attendues d'ici la fin de l'année, mais les prévisions de croissance pour 2025 ont été revues à la baisse. Les ventes au détail ont déçu en mai avec une baisse de 0,9%, partiellement attribuée aux tarifs douaniers sur l'automobile.
Europe
Les marchés européens ont souffert cette semaine avec le STOXX Europe 600 en repli de 1,54% et le CAC 40 cédant 1,24%, pénalisés par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient. L'inflation de la zone euro a ralenti à 1,9% en mai, principalement grâce au secteur des services. La Banque d'Angleterre a maintenu ses taux à 4,25% comme prévu, adoptant une approche graduelle pour les futures baisses.
Asie
Les marchés japonais ont bien performé avec le Nikkei en hausse de 1,77% sur la semaine. La Banque du Japon a maintenu son taux directeur à 0,5% et annoncé un ralentissement du rythme de réduction de ses achats d'obligations à partir d'avril 2026. L'inflation japonaise a accéléré à 3,7% en mai, portée notamment par la hausse du prix du riz. Les négociations commerciales entre les États-Unis et le Japon n'ont pas abouti lors du sommet du G7, maintenant l'incertitude sur les tarifs douaniers.
Top Flop 3 🇫🇷
Top :
Kering 🚀 (+3,73%)
Airbus 🚀 (+3,66%)
Safran 🚀 (+2,76%)
Flop :
Capgemini 📉 (-5,82%)
Renault 📉 (-10,29%)
Teleperformance 📉 (-16,95%)
Matières premières
Le pétrole a bondi cette semaine avec le Brent en hausse de 2,16% à 77,17$ le baril, porté par l'escalade des tensions entre Israël, l'Iran et l'implication des États-Unis. Les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens ont ravivé les craintes de perturbation des approvisionnements via le détroit d'Ormuz. L'or a paradoxalement reculé de 2,21% à 3368$ l'once malgré les tensions géopolitiques, pénalisé par le raffermissement du dollar et les attentes modérées de baisse des taux de la Fed. Le cuivre a également baissé, affecté par les données décevantes du marché immobilier chinois. Le blé a bondi à 585 cents le boisseau sur des rachats techniques de positions courtes.
Cryptos
Le Bitcoin est resté stable autour de 105 000$ pour la troisième semaine consécutive, malgré la volatilité liée aux tensions géopolitiques. Les ETF Bitcoin ont maintenu leur dynamique positive avec plus d'un milliard de dollars d'entrées nettes depuis lundi. L'Ethereum et les autres cryptomonnaies majeures évoluent également à l'équilibre. Coinbase prépare un tournant stratégique majeur en sollicitant l'autorisation de la SEC pour lancer le trading d'actions tokenisées disponible 24h/24. La plateforme, ainsi que Gemini, sont en passe d'obtenir leur licence MiCA européenne, ce qui leur ouvrira l'ensemble du marché européen dans un secteur pesant désormais 3200 milliards de dollars.
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📊 L’action de la semaine
ALLIANZ
Résumé
Allianz bénéficie d'une forte dynamique de croissance, avec un bénéfice par action et des dividendes supérieurs aux moyennes historiques et une contribution positive de tous les secteurs d'activité.
La société a surmonté les problèmes de conformité du passé, maintient des finances solides et exécute un programme de rachat d'actions de 2 milliards d'euros.
L'adoption de l'assurance cybernétique en Europe est sur le point de s'accélérer, les politiques cybernétiques étant pleinement en vigueur, ce qui permettra d'intégrer davantage les pratiques cybernétiques dans les entreprises de l'UE.
Qui sont-ils ?
Allianz est l'un des leaders mondiaux de l'assurance et de la gestion d'actifs. Fondé en 1890 à Berlin, ce groupe allemand propose une gamme complète de services d'assurance pour les particuliers et les entreprises, couvrant notamment l'assurance dommages, l'assurance-vie et santé, ainsi que des solutions de prévoyance et de retraite. À travers sa filiale Allianz Global Investors et PIMCO, le groupe gère également plus de 2 000 milliards d'euros d'actifs pour le compte de tiers.
Présent dans plus de 70 pays et servant environ 125 millions de clients à travers le monde, Allianz emploie plus de 150 000 personnes et a généré un chiffre d'affaires de près de 160 milliards d'euros en 2023. Le groupe s'est progressivement imposé comme un acteur incontournable du secteur financier mondial, avec une présence particulièrement forte en Europe, mais aussi en Asie-Pacifique et dans les Amériques.
Quels sont les chiffres ?
Sur le plan financier, Allianz affiche des performances solides qui témoignent de la bonne santé de l'entreprise. En 2024, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 180 milliards d'euros et un bénéfice opérationnel de 16 milliards d'euros. Ces résultats proviennent d'un modèle économique équilibré où l'assurance dommages représente 47% des revenus, l'assurance vie et santé 33%, et la gestion d'actifs 19%. La rentabilité de l'entreprise s'est nettement améliorée ces dernières années : le bénéfice par action est passé de 16,35 euros en 2022 à 25,42 euros en 2024, ce qui représente une progression moyenne de 6,38% par an sur les dix dernières années.
Cette dynamique positive se poursuit en 2025. Au premier trimestre, Allianz a enregistré une croissance particulièrement forte dans l'assurance vie et santé (+17,6%), tandis que l'assurance dommages progressait de 7,1%. Le bénéfice opérationnel du premier trimestre s'est établi à 4,24 milliards d'euros, en hausse de 6% par rapport à l'année précédente. Cette performance représente déjà 26% de l'objectif annuel de 16 milliards d'euros que s'est fixé l'entreprise pour 2025.
L'assurance cybernétique représente un important relais de croissance pour l’entreprise. Le marché mondial de ce type d'assurance a atteint 15,3 milliards de dollars en 2024, et l'Europe devrait représenter 24% des primes mondiales d'ici 2027. Le marché européen de l'assurance cybernétique connaît une croissance particulièrement dynamique avec un taux de progression annuel de 26% entre 2020 et 2024, pour atteindre 3,3 milliards de dollars en 2024. Cette expansion s'explique par l'importance croissante des risques numériques : les incidents cybernétiques sont désormais identifiés comme le premier risque mondial pour les entreprises, cités par 38% des répondants en 2025, contre seulement 12% il y a dix ans. Allianz s'est positionné sur ce marché en pleine expansion en créant dès 2018 un Centre de Compétence pour la Cybersécurité et en développant des polices d'assurance adaptées aux nouvelles réglementations européennes.
Acheter ou ne pas acheter ?
Malgré la forte performance boursière récente, le titre reste attractif avec un ratio cours/bénéfice de 12,9x à 13,8x, certes supérieur à sa moyenne historique de 9,9x, mais justifié par une croissance des bénéfices nettement supérieure aux années passées.
Le rendement du dividende de 4,4% reste généreux, avec un ratio de distribution prudent de 55% qui laisse de la marge pour des augmentations futures à deux chiffres. Le rendement-risque reste donc favorable sur l’achat.
🎁 L'analyse de la semaine
L'Allemagne va-t-elle enfin sortir la tête de l'eau ?
Deux années consécutives de contraction, -0.3% en 2023, -0.2% en 2024. L'Allemagne, première économie européenne, peine à retrouver son souffle. Pourtant, le PIB a progressé de 0.4% au premier trimestre 2025, surprenant les analystes qui n'attendaient que 0.2%. Ce rebond inattendu marque-t-il le début d'une renaissance économique, ou n'est-ce qu'un feu de paille dans la longue traversée du désert germanique ?
La révolution fiscale de Friedrich Merz
Le nouveau chancelier conservateur a cassé le tabou ultime de la politique économique allemande : le "quoi qu'il en coûte" version germanique avec un fonds de 500 milliards d'euros pour la rénovation des infrastructures. Cette rupture historique avec l'orthodoxie budgétaire s'accompagne de mesures fiscales inédites.
Le plan de relance annoncé prévoit 46 milliards d'euros de baisses d'impôts et d'accélération des amortissements d'ici 2029. La mesure phare : un taux d'amortissement de 30% sur les biens d'investissement, permettant aux entreprises de déduire massivement leurs investissements. L'impôt sur les sociétés chutera progressivement de 30% à 24.8% d'ici 2032.
Pour l'automobile électrique, secteur sinistré depuis l'arrêt brutal des subventions fin 2023, Berlin annonce un amortissement dégressif de 75% sur les véhicules neufs acquis entre juin 2025 et janvier 2028. Un signal fort pour relancer une industrie qui employait 800 000 personnes avant la crise.
Les constructeurs allemands comme Volkswagen et BMW, ainsi que leurs équipementiers, pourraient bénéficier d'un effet d'aubaine majeur. Les secteurs de la construction et des équipements industriels s'annoncent également favorisés.
Le double piège des tarifs Trump
Mais cette embellie se heurte à un mur : les économistes de Goldman Sachs estiment que l'Allemagne sera particulièrement exposée aux tensions commerciales car c'est une économie très ouverte, fortement axée sur l'activité industrielle. Les tarifs et l'incertitude croissante mondiale sont prêts à exercer une pression sur la consommation, l'investissement et les exportations.
Le precedent de 2018-2019 inquiète : lors du premier mandat Trump, l'Allemagne avait connu un ralentissement brutal de la croissance, non pas à cause des tarifs effectivement imposés, mais de l'incertitude générée. Aujourd'hui, les exportations allemandes vers les États-Unis ont chuté de 10.5% en mars après les effets d'anticipation.
Plus structurellement, l'Allemagne subit une double peine : la Chine est passée d'une destination d'exportation clé à un concurrent majeur, gagnant des parts de marché particulièrement dans les secteurs où l'Allemagne a connu de fortes augmentations de coûts.
Les trois scénarios pour 2025-2026
Scénario 1 - Stagnation prolongée (probabilité 40%) : L'activité économique devrait largement stagner en 2025, les tensions commerciales devant peser significativement sur les exportations. Dans ce cas, la croissance oscillerait autour de 0-0.3%, les réformes fiscales ne compensant pas l'effondrement des exportations. Les banques allemandes et les secteurs cycliques resteraient sous pression.
Scénario 2 - Rebond modéré (probabilité 45%) : En 2026, la croissance devrait rebondir à 1.1%, la demande intérieure se renforçant, tirée par la croissance continue de la consommation et une reprise progressive de l'investissement. Le plan d'infrastructure produit ses effets, compensant partiellement les difficultés à l'export. Les valeurs domestiques et la tech européenne brillent.
Scénario 3 - Renaissance germanique (probabilité 15%) : Accord commercial USA-UE, effet multiplicateur du plan fiscal, compétitivité industrielle retrouvée. L'Allemagne redevient le moteur de l'Europe avec une croissance supérieure à 2%. Tous les secteurs allemands s'envolent, l'euro se renforce.
L'opportunité d'investissement cachée
Paradoxalement, cette situation de faiblesse relative crée des opportunités. Les banques européennes ont surperformé les grandes technologies américaines (Mag 7) depuis fin 2022, et les valorisations allemandes restent attractives face aux niveaux américains.
3 thèmes sont très porteurs :
la défense (budget porté à 3.5% du PIB),
l'infrastructure (effet du fonds de 500 milliards)
la transformation énergétique (terminaux GNL, renouvelables).
Les entreprises allemandes spécialisées dans ces domaines - Rheinmetall, Siemens, RWE - pourraient bénéficier d'un effet de levier exceptionnel.
Les actions européennes ont progressé de 8% en devise locale et de 20% en dollars depuis le début de l'année, surperformant largement le S&P 500. Cette performance reflète les anticipations d'un réveil allemand, mais aussi les flux de capitaux fuyant les valorisations américaines étirées.
La question est de savoir si cette prime de relance est justifiée ? La réponse dépendra de la capacité du gouvernement Merz à exécuter ses réformes tout en naviguant dans l'environnement géopolitique le plus tendu depuis des décennies. Les six prochains mois seront déterminants pour savoir si l'Allemagne sort enfin la tête de l'eau ou retombe dans la stagnation.
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